Le vigile

Scénario de Frédéric Pelle d'après une nouvelle de Stephen Dixon

version du 10/09/2001.

 

1. CANAL de l'OURCQ / EXT. JOUR :

Paysage industriel composé de voies ferrées, d'entrepôts, d'usines, le tout traversé par le canal.

 

2. BUREAU / INT. JOUR :

Un bureau à la décoration dépouillée qui donne sur la voie ferrée.

Un homme d'une cinquantaine d'années lit avec attention une feuille dactylographiée. Face à lui, un jeune homme d'une trentaine d'années le regarde avec anxiété.

Le plus âgé des deux repose la feuille et regarde son vis-à-vis pour la première fois.

Il lui tend la main.

M. COSSE :

Cossé !

GOMEZ :

Gomez.

M. COSSE : (un sourire)

Alors Gomez, vous n'avez aucune expérience dans notre branche, mais vous avez l'air jeune, sain...sportif...et on a tellement besoin de personnel en ce moment que si vous voulez, vous pouvez commencer dès aujourd'hui.

GOMEZ : (surpris et ravi)

D'accord.

M. COSSE :

On vérifiera vos références au plus vite.

GOMEZ :

Parfait.

M. COSSE :

Mais avant tout, Gomez, j'ai besoin de savoir: s'il le faut, est-ce que vous vous sentez prêt à taper sur la tête de quelqu'un avec votre matraque ?

GOMEZ : (déstabilisé)

Heu... Je sais pas.

M. COSSE (sceptique) :

m'ouais...

GOMEZ :

Eh bien, je pense que oui

M. Cossé reste silencieux.

GOMEZ :

... En fait oui, bien sûr. Vous voulez dire si je travaille dans un magasin, et que quelqu'un débarque avec une arme pour tout dévaliser?

M. COSSE :

Ouh la... Quelqu'un entre avec une arme, vous restez là, vous ne faites rien. Vous voulez vous faire assassiner ? On ne veut pas avoir de malus avec l'assurance...

M. Cossé ouvre un tiroir de son bureau et sort une matraque qu'il dépose devant Gomez.

M. COSSE :

Donc, si quelqu'un   entre avec une arme à feu, ou même un couteau, vous ne tentez rien. Rien.

Mais si quelqu'un, homme ou femme, entre sans aucune arme et qu'il commence à foutre le bordel et que vous n'arrivez pas à le faire partir en douceur, voici ce que vous devez faire : d'abord vous jetez vite un coup d'oeil dehors pour trouver un flic. S'il n'y en a pas, vous l'attrapez par le paletot et vous le foutez dehors.

S'il se rebiffe, vous le menacez avec votre matraque. Normalement ça marche. Sinon... vous vous en servez. Vous avez le droit. On vous paie pour ça. Vous n'aurez aucun ennui avec la loi, vous pouvez me croire... et si vous en avez, notre société vous couvrira du début à la fin.

Maintenant, est ce que vous êtes capable de faire tout ça ?

GOMEZ :

Oui.

M. COSSE :

Vous ne dites pas ça juste pour décrocher le boulot ?

GOMEZ :

Non je vous assure, j'en suis capable.

M. Cossé se lève, Gomez l'imite.

M. COSSE :

Dans ce cas...

(il serre la main de Gomez sans lui lâcher)

À propos, vous n'avez pas de casier judiciaire ?

GOMEZ :

Rien, même pas une infraction au code de la route.

M. COSSE : (épaté, et un brin moqueur)

Vous avez le permis de conduire au moins?

GOMEZ :

...

M. Cossé lâche enfin la main de Gomez et lui tape sur l'épaule.

M. COSSE : (il se trouve amusant)

Je plaisante Gomez.

 

GOMEZ :

Je suis très honnête, vous vous en rendrez compte. C'est ma nature.

M. COSSE :

Mon instinct ne me trompe généralement pas. Il me dit que vous êtes un type correct. Mais n'essayez pas de m'entuber Gomez. C'est un avertissement et un conseil. Si vous faites du bon boulot, plus vous travaillerez pour nous, plus vos missions seront intéressantes et faciles, et mieux vous serez rémunéré.

GOMEZ : (sur un nuage)

Parfait.

M. Cossé regarde sa montre.

M. COSSE :

Allons-y!

3. GRAND MAGASIN / INT. JOUR :

3.A :

Une galerie commerçante. Beaucoup de monde. À travers la vitrine d'une boutique de prêt-à-porter féminin, nous suivons Gomez, son bel uniforme sur le dos.

Il s'adresse à une caissière. Quelques instants plus tard, le propriétaire des lieux arrive.

Ils se serrent la main chaleureusement.

3.B :

La vie bat son plein dans la galerie commerçante.

Gomez se tient près de la porte de "son" magasin. Il surveille. Une vendeuse s'approche de lui discrètement et lui glisse doucement :

UNE VENDEUSE :

Ne vous retournez pas tout de suite, mais le type avec la veste marron et les cheveux rasés a fourré un chemisier sous son blouson. Moi je retourne à ma place. Si je ne vous fais pas signe, vous saurez qu'il l'a toujours, d'accord?

GOMEZ :

Oui, mais qu'est ce que je lui dis?

UNE VENDEUSE :

Comment, vous savez pas?

GOMEZ :

Le proprio m'a recommandé de n'offenser aucun de vos clients.

UNE VENDEUSE :

C'est pas un client, c'est un voleur à l'étalage. Vous me faites marcher?

GOMEZ : (se veut convaincant)

Ne vous inquiétez pas, je sais ce que j'ai à faire.

La vendeuse, sceptique, s'éloigne. Gomez surveille le type à intervalles réguliers. Ce dernier se comporte normalement, va de rayon en rayon... Puis, il se dirige vers la sortie. Gomez lui barre la route.

GOMEZ :

Excusez-moi Monsieur, vous n'avez rien oublié ?

LE VOLEUR (se retournant) :

Oublié ? Ça ?

Gomez apparaît derrière l'homme, la vendeuse qui lui fait un signe de confirmation de la tête.

GOMEZ :

Allons Monsieur.

 

LE VOLEUR :

Je comprends pas. Vous pouvez pas être plus clair ?

GOMEZ :

Le chemisier. Je suis plus clair maintenant ?

LE VOLEUR :

Vous trouvez qu'il irait bien avec mes vêtements. Ecoutez, je suis client ici et j'ai rien trouvé aujourd'hui, alors ôtez-vous de mon chemin avant que je fasse un scandale.

GOMEZ :

Je vous en prie, je fais mon boulot. Je suis le plus discret possible, alors rendez le chemisier, vous vous éviterez des ennuis.

LE VOLEUR : (arrogant)

C'est quoi votre nom ?

Gomez fait signe à la vendeuse d'aller chercher un flic dehors.

GOMEZ :

Comme vous voudrez. On va attendre qu'un agent de police arrive.

Le voleur se précipite vers la sortie. Gomez le rattrape et tente de le ceinturer.

Le voleur le frappe au visage avec le tranchant de la main. Gomez s'accroche et le plaque.   Il l'a presque fait tomber mais pas tout à fait. L'homme le traîne sur un mètre. Le chemisier tombe tout de même. Gomez l'attrape et le protège.

GOMEZ :

OK, dégagez maintenant.

L'homme s'échappe en courant.

3.C :

Tandis que la caissière humecte délicatement la joue blessée de Gomez, le propriétaire du magasin arrive, accélérant le pas en apercevant la scène.

LE PROPRIETAIRE :

Qu'est ce qu'il s'est passé ? Encore un vol ?

LA VENDEUSE :

Cette fois on l'a presque coincé, mais le gardien l'a laissé s'échapper.

GOMEZ :  

J'ai cru qu'il avait juste pris un chemisier que j'ai réussi à récupérer, alors...

LA VENDEUSE :

Oui mais y'avait aussi un foulard ! la nouvelle collection...

LE PROPRIETAIRE (un temps, à Gomez) :

Je me suis tellement fait dévaliser, que j'aimerais en voir un derrière les barreaux. C'est con hein? Je sais, mais à la longue... Est-ce qu'au moins vous avez réussi à le toucher avec votre matraque ?

LA VENDEUSE :

Il l'a même pas levée!

GOMEZ :  

J'y ai pas pensé, et je préférais régler ça en douceur.

LE PROPRIETAIRE :

Si quelqu'un m'attaque à main armée, que vous vous trouvez juste derrière lui, et qu'il ne vous a pas repéré, est-ce que vous bougeriez?

GOMEZ :

Dans ce cas-là, bien sûr.

LE PROPRIETAIRE :

Non, vous ne le feriez pas, je me ferais dévaliser et ils se passeront tous le mot, et les vols n'arrêteront plus ! Tout le monde saura que je me laisse marcher sur les pieds.

option : (Sans vouloir vous offenser, je vais appeler votre patron et vous trouver un remplaçant, un qui cogne et qui aime ça !)

 

4. BUREAU COSSE / INT. JOUR :

Même situation que précédemment.

M. COSSE :

Je suis embêté Gomez, mais je ne peux pas vous replacer dans un magasin tout de suite, vous comprenez! Vous commencerez dès ce soir à cette adresse.

(il lui tend une carte de visite)

C'est une résidence tout ce qu'il y a de plus tranquille. C'est un poste de gardien de nuit. Vous n'aurez pas de matraque.

GOMEZ:

Vous m'aviez dit que je ne travaillerais que la journée, non?

M COSSE (fataliste) :

Pendant quelques semaines, vous travaillerez la nuit. Et puis je vous replacerai dans un magasin, mais après un épisode comme celui d'hier, croyez-moi, il ne faut rien précipiter. La paye est un peu inférieure malgré l'horaire minuit-huit heures du matin, mais ça, c'est parce que vous n'avez pas ce qu'on appelle la "prime liée à l'éventualité d'une altercation".

M. Cossé regarde sa montre. Il relève son regard en direction de Gomez, un peu dépité.

M. COSSE :

Allons Gomez, positivez. Vous n'aviez plus de travail depuis plus d'un mois et là, vous en avez deux d'un coup.

(désignant sa montre)

Vous feriez mieux d'aller dormir quelques heures.

 

5. FAÇADE / JARDIN PRIVATIF RESIDENCE CHIC / EXT. NUIT :

Gomez arrive devant une résidence chic. Il traverse le jardin paysager qui sépare cette résidence de cinq étages de la route. Une lumière s'allume dans le hall quand il se trouve à une dizaine de mètres de l'entrée. L'endroit est réellement paisible.

 

6. HALL RESIDENCE CHIC / INT. NUIT :

Quand il entre dans le hall, il semble d'abord impressionné par le luxe et la très grande dimension de l'endroit. Son attention est attirée par le bruit d'une porte. Un homme descend les marches d'un des deux bâtiments desservi par le hall. C'est un homme d'environ 70 ans qui se dirige vers Gomez d'un pas alerte.

LE PRESIDENT : (très avenant)

Bonjour, je suis Monsieur Lagière, Président de l'Association des Propriétaires, vos employeurs.

GOMEZ :

Merci.

LE PRESIDENT :

C'est moi qui vous remercie, au nom de tous. Vous savez, on a eu quelques problèmes de cambriolage ici, jusqu'à ce qu'on se décide à payer un gardien la nuit. Pour s'introduire, ils appuyaient sur plusieurs sonnettes à l'interphone, jusqu'à ce que quelqu'un les fasse entrer sans demander qui c'était.

Venez.

M. Lagière invite Gomez à le suivre vers le bâtiment d'où il est sorti. Arrivé à proximité de la porte d'entrée...

LE PRESIDENT :

Voyez les interphones. Ils sont à l'identique en face (désignant le second bâtiment)

Ils entrent.

LE PRESIDENT :

Vous occuperez la loge du gardien de jour, c'est très confortable.

Comme vous avez pu le constater, une cellule photo-électrique déclenche l'éclairage du hall. Vous le repérerez aisément et vous vous rendez dans le hall.

Vous devez intercepter toute personne n'ayant pas la clé, les visiteurs. Vous sonnez à l'interphone du locataire à qui la personne rend visite, et c'est à lui de vous donner personnellement son accord. S'il refuse, ou s'il est absent, vous invitez le visiteur à s'en aller.

Si vous avez des problèmes, appelez-moi , "M. Lagière", à n'importe quelle heure de la nuit, je suis en bas dans la minute.

Il remet à Gomez la clé de la porte et lui désigne dans la loge un panier en rotin.

LE PRESIDENT :

C'est pour vous.

(amusé)

Et ne vous inquiétez pas, il n'y a pas beaucoup de mouvement ici après 22, 23 heures maximum.   Bonne nuit.

GOMEZ :

Bonne nuit.

 

7. LOGE   / INT. NUIT :

Gomez est maintenant seul, assis sur une chaise. Il vide sur le bureau le contenu du panier en osier. Un thermos qu'il débouche pour en vérifier le contenu et quelques livres de poche. Il sourit. Il sort de son sac à dos un grand cahier à spirales qu'il pose sur le bureau.

 

8. HALL RESIDENCE CHIC / INT. NUIT :

Un couple d'une cinquantaine d'années, très chic, entre dans le hall. Gomez est déjà en haut des marches.

Le Monsieur agite avec malice la clé pour faire comprendre à Gomez de ne pas se déranger. Gomez   les salue poliment.

LE MONSIEUR : (décidément très chic)

Nous sommes Monsieur et Madame Du Sablon, du 3A, qui donne sur le parc. Soyez le bienvenu. Tout se passe bien?

GOMEZ :

Très bien je vous remercie.

LA DAME : (avec un humour certain...)

Vous me faites bonne impression jeune homme. Vous n'êtes pas endormi, c'est déjà quelque chose.

Gomez ne sait trop quoi répondre, alors il ne dit rien.

LE MONSIEUR : (gêné)

Bien... On y va chérie?

Et il se dirige vers l'ascenseur.

LE MONSIEUR : (à Gomez)

Bonsoir!

LA DAME :

Bonsoir, jeune homme.

GOMEZ :

Bonne nuit Messieurs-Dames.

LA DAME : (rattrapant son mari)

J'ai dit une connerie?   C'est vrai quoi, les deux premiers gardiens étaient toujours avachis sur leur chaise....

Et la porte de l'ascenseur se referme sur ces douces paroles. Gomez, amusé, regarde le hall à travers la porte fenêtre. La lumière du hall s'éteint au bout d'un instant. Gomez rejoint sa loge.

 

9. RESIDENCE CHIC / INT. NUIT :

Même point de vue. La lumière s'allume. Un homme d'une trentaine d'années entre dans le hall. Il se dirige vers nous. On reconnaît, maintenant qu'il se rapproche, le voleur avec qui Gomez a eu une altercation dans le magasin.

Arrivé devant les interphones, il marque un temps d'arrêt. Il se recoiffe, semble hésiter, réfléchir. On comprend ici qu'il ne s'agit pas d'une simple visite.

La loge de Gomez, vide. Le bruit d'une chasse d'eau. Une porte s'ouvre. Gomez aperçoit la lumière. Il se précipite dans le hall.

GOMEZ :

Attendez!!

Il reconnaît le "type à cause de qui il s'est fait viré du magasin".

Ils marquent tous deux un temps d'arrêt, stupéfaits, muets. Gomez veut attraper discrètement la matraque qu'il n'a plus à la taille. Le type n'a pas envie d'avoir des problèmes. Tous les deux sont sur la défensive. Ni l'un ni l'autre n'a envie de se battre.

GOMEZ : (professionnel neutre)

Vous habitez ici?

L'HOMME :

Non, pas exactement. Je viens voir une copine.

GOMEZ :

C'est quoi son nom? Vous savez que je dois sonner pour vous.

L'HOMME : (contrarié)

C'est quoi ce bordel? Je suis capable d'appuyer tout seul sur la sonnette!

GOMEZ :

J'en doute pas, mais dites-moi à qui vous voulez parler, j'appuierai pour vous et puis c'est réglé.

L'HOMME : (visiblement il se contient)

C'est n'importe quoi! Baignères. Dites-lui que c'est Fred.

Gomez sonne. Une femme répond.

GOMEZ :

Bonsoir Madame, il y a un Fred pour vous.

Mlle BAIGNERES :

Je ne veux pas le voir. C'est un cinglé. Il sait qu'il n'a pas le droit de monter.

Ne sonnez pas une seconde fois, je ne répondrai pas. Merci.

Elle raccroche

GOMEZ : (gêné, à Fred)

Vous avez entendu.

FRED : (excédé)

Mais si elle veut, je la connais. Allez, laisse-moi lui parler.

GOMEZ :

Je suis désolé, mais elle a dit non. Elle a été très claire.

Si vous voulez lui parler vous lui téléphoner.

FRED :

Elle a changé de numéro et elle est sur liste rouge, ok ?

Il se rapproche et appuie sur la sonnette.

GOMEZ :

Non, je t'ai dit non!

Il sonne plusieurs fois.

FRED :

Vanessa, c'est moi, Fred, laisse-moi monter.

GOMEZ :

Cette fois c'est bon. Tu lâches cet interphone.

Il sonne de nouveau. Gomez repousse sa main de l'interphone.

FRED : (menaçant)

Tu me touches pas. Je t'aurai prévenu.

GOMEZ :

Alors arrête de sonner, c'est mon boulot.

FRED :

Vanessa, Vanessa. Tu vas m'ouvrir oui. Je sais que tu m'entends. Il faut que je te parle.

Gomez prend son bras et essaye de l'éloigner de l'interphone. Fred le repousse violemment en arrière.

Gomez par réflexe saisit un petit parapluie pliant qui traîne sur le porte parapluie de l'entrée. Il le brandit comme une matraque.

GOMEZ :

Ne m'oblige pas à m'en servir, d'accord?

Fred s'avance vers Gomez pour lui régler son compte une fois pour toutes.

(La lumière s'éteind.)

Gomez frappe.

Le poing de Fred vient s'écraser violemment sur le parapluie qui se brise.

Fred hurle de douleur, se frotte le poing, serre les dents et lâche:

FRED :

Merde alors...saloperie!

Il tombe à genoux en serrant son poing blessé contre un oeil. Il fond en larmes.

De bons gros sanglots déchirants.

Gomez se tourne vers Fred.

GOMEZ : (embêté)

Je suis désolé. C'est toi qui m'a obligé, hein? J'espère que c'est pas cassé.

Fred ne répond pas. Il se contente de pleurer et de marmonner des paroles incompréhensibles. Le Président arrive et aperçoit Fred.

LE PRESIDENT :

Qu'est ce qui s'est passé, j'ai entendu un hurlement?

(Il aperçoit Fred)

Ah lui ! Madame Baignères du troisième revenait souvent avec lui quand je montais la garde. Mais ça fait plusieurs mois que je ne l'avais vu ici.

GOMEZ :

Je vous raconterai.

C'est réglé, tout va bien.

Je pense que vous pouvez remonter chez vous.

Gomez prend Fred par le bras et l'aide à se relever.

Gomez remarque sur le sol le paquet cadeau que le visiteur avait à la main en arrivant.

GOMEZ :

C'est ... ?

L'HOMME : (embêté)

Ouais... Tu peux garder.

GOMEZ :

Tu veux qu'on appelle un taxi?

LE PRESIDENT :

C'est pas la peine, la borne est au carrefour, à cent mètres sur la droite.

GOMEZ :

Bonne nuit Mr.Lagière, rentrez chez vous maintenant.

LE PRESIDENT :

Vous avez raison.

(à l'oreille de Gomez)

Et bravo, c'est du bon travail.

GOMEZ :

Attends, je vais t'accompagner.

FRED :

Ca va aller. Excuse-moi. J'ai été vraiment con. Ma main, j'y crois pas...

Et il s'éloigne en s'essuyant les larmes.

 

10. RUE - CABINE TELEPHONIQUE   / PETIT MATIN

Gomez est dans une cabine téléphonique. Il laisse un message à son employeur.

GOMEZ :

M. Cossé, c'est Gomez. Je vous rappellerai plus tard, mais je voulais vous avertir que j'ai eu un problème cette nuit à la résidence. Alors voilà, quand je me sers d'une matraque, ça me rend malade, et quand je ne m'en sers pas alors que tout le monde pense que je devrais, c'est vous que ça rend malade. Alors je sais pas quoi faire. Voilà, je vous rappelle plus tard.....Au fait, je passerai demain au magasin rendre le foulard volé. Je l'ai récupéré.

Gomez raccroche et sort dans la rue. La rue commence à s'animer.

Fin

 

LISTE TECHNIQUE: "Le vigile"

 

Liste artistique :

Gomez : Nicolas ABRAHAM

Monsieur Cossé : Jean-Claude LECAS

Le voleur : Laurent BATEAU

Le propriétaire du magasin : Jean-François GALLOTTE

La vendeuse : Sylvie JOBERT

La caissière : Sylvie CALLIOT

Le président du Syndic : Maurice ANTONI

L'homme dans la cabine téléphonique: Gilberto AZEVEDO

Fiche technique:

Support: Tournage S16mm   /   Projection: 35mm

Noir et blanc

Son: optique Dolby SR

durée: 14 minutes / métrage : 440 m

cadre: 1,66

visa n°: 103 617

        

Réalisation et scénario: F.Pelle   (d'après "Le vigile" de Stephen Dixon)

Production: Pascal Lahmani (Bianca Films)

Chef opérateur: Olivier Banon                  

Ingénieur du son: Madone Charpail         

Décorateur: Blandine Ton Van                           

Montage: Reynald Bertrand

Mixage: Mathieu Cochin

Musiques: Frandol : "2x18" et Violent Femmes : "Look like that".

 

 

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