1. Jardin   maison Magalie - EXT. JOUR:

C'est un matin ensoleillé, printanier. Une maison dans la banlieue parisienne. Petite. Charmante. Un jardin en fleurs.

Une voie féminine (off)

Hercule, tu t'en vas!

Un fox terrier, chien de petite taille, sort tranquillement de la maison, et traverse le jardinet en direction d' un endroit ensoleillé. Il s'allonge.

Non loin, Gomez est au téléphone.

Gomez:

Allo mon amour, ouais c'est moi...Ouais excuse-moi, je t'ai pas appelé avant, je viens juste d'avoir tes messages..............Oui je sais...mais écoute moi............Non j'ai pas pu passer hier soir, mais là j'y suis... oui là je suis chez elle......non je viens d'arriver...mais non je suis dans le jardin...non mais tu sais c'est vraiment pas facile pour elle.

 

2. Chambre maison Magalie - INT. JOUR :

Gomez entre dans la chambre qui donne sur la terrasse.

Magalie, une jeune femme de trente ans environrefait le lit

Gomez: (gêné)

...excuse-moi...

Magalie, imperturbable, tape sur les oreillers, les met en place et lui répond sans le regarder.

Magalie:

T'oublies pas que je dois sortir?!

Le lit est fait. Elle sort de la pièce.

Gomez la regarde partir. Il l'apprécie encore c'est certain. Il s'avance vers une armoire ouverte devant la quelle se trouve un sac ouvert lui aussi.

3. Salon maison Magalie - INT. JOUR :

Magalie débarrasse rapidement le repas de la veille. Elle fait des allers retours entre la cuisine américaine et la table du salon.

Gomez entre dans la pièce, observe Magalie qui s'active, puis, sans se presser, se saisit d'une chaise qu'il place devant la bibliothèque. Il monte dessus et se saisit de certains livres rangés sur l'étagère. Il semble hésiter sur un lorsque Magalie intervient.

Magalie:

Celui là il est à moi.

Gomez:

Je savais plus...

Magalie: (le coupant)

Moi je sais

Gomez:

De tout façon même si c'est à moi, je te l'offre

Gomez le repose à sa place, descend de sa chaise et se penche vers le sac dont il extrait un autre livre.

Gomez: (très prévenant)

Celui-là   par contre il est à moi, j'aimerais bien te l'offrir.

Magalie: (ouvertement impatiente de le voir partir)

Écoute, fais comme tu veux, mais dépêche-toi.

Gomez: (vexé)

Ca va, t'as une minute quand même!

Magalie:

T'aurais pas dû passer la nuit ici.

C'était une connerie.

Gomez ne dit rien, mais la regarde, charmeur. Elle ne souhaite visiblement pas prolonger cette situation.

Magalie: (détachée)

Ca va? T'as terminé?

Gomez: (vexé, mais ne veut pas le montrer):

J'y vais, j'y vais...

La sonnette retentit. Magalie se précipite vers Gomez, lui colle sac et blouson dans les bras, l'embrasse sur la joue et le pousse vers la porte de derrière.

Magalie:

File!

Gomez: ( en route vers la sortie)

Je suis obligé de sortir par la porte de service?

Magalie: (insistante)

S'il te plaît, ta veste!

4. Jardin   maison Magalie - EXT. JOUR:

Gomez se retrouve dehors, éberlué.

5. Salon maison Magalie - INT. JOUR :

Magalie est dans les bras d'un grand gaillard. Ils s'embrassent longuement. Tandis qu'ils sont enlacés, le gaillard aperçoit Gomez à l'autre extrémité du salon. Il est là, planté et cherche à se donner une contenance.

Gomez

Excusez-moi!, je m'en vais tout de suite!

Il porte la main à la poche de son blouson.

Gomez

Excusez-moi, je croyais que j'avais oublié mes clopes.

Magalie n'est pas dupe.

Le gaillard:

Qui c'est?

Magalie:

C'est François.

Visiblement, le gaillard en a entendu parler. Pas forcément en bien. A ce moment là, Gomez pose son sac puis traverse le salon et tend la main au gaillard.

Gomez:

François!

Ce dernier refuse ostensiblement de lui serrer la main, ce qui contribue à tendre un peu l'ambiance.

Il faut dire que le gaillard est ce genre de type très calme mais très costaud qu'on préfère ne pas voir s'énerver contre soi.

Magalie, gênée, redoute que la situation ne dégénère.

Magalie: (catégorique)

Bon maintenant tu t'en vas François,

Tu t'en vas?

Gomez, se sentant un peu ridicule tente de retourner la situation.

Gomez

J'y vais.

Je pensais au moins qu'on pouvait se présenter.

On est adulte quand même !

Cette fois, Gomez a compris. La tête haute, il tourne les talons, prend son sac et sort enfin, toujours par la porte de derrière.

6. Jardin maison Magalie - EXT. JOUR :

Gomez, contrarié, traverse le jardin à grands pas et passe devant le chien Hercule qui prend le soleil sous la marquise.   Il n'y prête aucune attention. Il pousse le portail et sort dans la rue. Hercule a suivi l'action du regard.

7. Rue maison Magalie - EXT. JOUR:

Gomez est maintenant assis à l'arrêt de bus, seul, la valise à ses pieds. Il est visiblement sous le choc.

Le bus arrive. Gomez monte sur le marche pied quand Magalie arrive à son tour, essoufflée d'avoir couru.

Magalie:

François!

Gomez l'entend, se retourne.

Magalie:

Viens

Elle l'attire déjà hors du bus.  

Ils marchent d'un pas rapide vers la maison.

Au passage, ils croisent une voiture à l'arrêt dans laquelle on reconnaît le gaillard, dépité, que Gomez prend un mail plaisir à toiser. C'est sa revanche.  

Gomez et Magalie font l'amour dans la chambre que l'on voit depuis la jardin.

 

8. Arrêt de bus - EXT. JOUR:

Gomez sort de sa rêverie à l'arrivée d'un bus. Il n'est pas du tout là où il aimerait être. Déterminé, il se lève et part en courant.

 

9. Rue - EXT. JOUR:

Gomez avance d'un pas rapide, l'air déterminé. Il emprunte le même chemin que celui vu précéemment dans la séquence de rêve.

10. Jardin maison Magalie - EXT. JOUR:

Il pousse le portail. Hercule se met à aboyer de manière aggressive. Gomez ne comprend pas tout de suite.

Gomez

Chut c'est moi!

Hercule continue d'aboyer.

Gomez

Ta gueule!

Gomez avance vers la porte de la maison.

Hercule descend les marches de la marquise et se jette sur la cheville de Gomez qui repousse le chien d'un coup de pied, incrédule.

Gomez

Oh Hercule, c'est moi, t'es con ou quoi?

Hercule surgit de nulle part et plante ses crocs dans l'avant-bras de Gomez. Il lui fait très mal, alors, comme par réflexe, Gomez se redresse et dans un même mouvement, il projette Hercule contre le mur de la maison.

Gomez

Mais lâche!

Hercule, au sol, est mal en point. Gomez se penche sur ce chien qu'il connaît si bien.

Gomez:

Hercule...

 

11. Salon - INT. JOUR:

Gomez pousse la porte de la maison, le chien dans les bras.

Gomez:

Magalie!... Magalie !!??

Il pose délicatement Hercule sur le canapé. Magalie et le gaillard ne sont pas là.

Gomez s'agenouille face au chien, qui gémit, le souffle court et saccadé. Gomez se sent impuissant. Depuis la chambre de Laurence, on entend des bruits qui montent. Des bruits que visiblement ni lui ni Magalie n'ont jamais faits.   Puis, c'est le silence absolu. Hercule est mort.

Il faut désormais décamper le plus discrètement possible. Il reprend Hercule dans les bras, et quitte la maison en silence.

12. Jardin maison Magalie - EXT. JOUR:

Gomez regarde avec tristesse son sac dans lequel il vient de mettre Hercule. Il fait glisser la fermeture éclair et s'en va.

13. Arrêt de bus - EXT. JOUR:

Gomez est assis dans un bus, son sac précautionneusement coincé entre ses jambes. Il est pensif.

Le bus s'arrête. Gomez n'a pas changé d'attitude, plongé dans sa réflexion.

Soudain des mains se saisissent du sac et s'éloignent promptement alors que les portes se referment. Gomez réagit tardivement et se dirige, par réflexe, vers la vitre arrière. Impuissant, il suit du regard deux hommes s'éloigner en courant.

Aprés un court instant,   un petit sourire lui échappe.   Le bus s'éloigne.

 

FIN

 

 

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