Quelques références...

 

 

La lectrice (1988 - Michel Deville) : pour tous les plans où ma mère déambule dans les rues d'Arles.

 

Les 400 coups (1959 - François Truffaut) : pour l'intensité du long travelling de côté où le héros cours jusqu'à la mer.

 

Nettoyage à sec (1997 - Anne Fontaine) : Pour la force du plan final où les deux personnages s'éloignent en marchant sur la route.

 

Alexandre le Bienheureux (1967 - Yves Robert) : pour l'élégance de la mise en scène totalement au service de l'histoire, très soignée mais jamais ni lourde, ni tape à l'oeil. Les cardes et les plans en sont très bien composés, comme des tableaux fins et discrets, naturels mais pas vraiment réalistes ce qui donne un doux décalage, de ton notamment. Pour cette façon aussi de filmer la nature en la rendant belle, amicale, comme le reflet de la liberté et du bien-être retrouvé du protagoniste, comme la métaphore d'une intériorité sereine et vivante.

 

Je suis le seigneur du château (1998 - Régis Wargnier) : Pour l'importance des silhouettes des personnages : l'homme (très masculin), la femme (très féminine) et les deux enfants. Pour cette façon de les filmer en pied à l'arrêt ou en mouvement, en particulier dans cette grande et magnifique allée d'arbres centenaires, et de donner à voir leurs démarches, leurs singularités, leur force et leur vulnérabilité.

 

Garde à vue (1981 - Claude Miller) : pour la qualité, la force et la simplicité des champs contre champs. Et en particulier le très lent travelling qui s'avance sur Michel Serrault tout au long d'un monologue où le personnage nous livre un peu de son intimité, de son intériorité.
Le Goût des autres (1999 - Agnès Jaoui) : pour la scène de déclaration amoureuse en anglais de Jean-Pierre Bacri. La contrainte de parler, de dire dans une langue qu'on parle très mal, qu'on ne maitrise pas, la contrainte du vocabulaire réduit pour exprimer des sentiments forts et le fond de notre pensée... Tout cela amène à la fois une nudité fragile, bouleversante et en même temps une profondeur aux choses exprimées forcément le plus simplement du monde.

 

 

Et d'une manière générale, j'ai revu beaucoup de films de mon enfance. J'y ai bien souvent retrouvé ce qui me touche aujourd'hui comme adulte et comme artiste : un rapport aux corps très fort, des films où les corps sont en effort, en action, en transpiration. Marches, courses, fuites, danses.

 

Des noms de rues soigneusement choisies.

Pour faciliter la lecture de mon scénario et évité de marquer systématiquement EXT. JOUR. RUE pour chaque séquence, mais aussi pour faire ressentir que le personnage ne déambule pas mais qu'elle a un parcours précis avec un aller et un retour, j'ai choisi des noms de rue imaginaires mais pas innocents. En effet, tous sont en rapport avec la vie personnel de Miou-Miou, ma maman.

LA RUE DE L'APPRENTIE : avant d'être comédienne ma mère était apprentie tapissière.

LA RUE DES QUEBECOISES : les deux grandes amies de ma mère sont québécoises.

LA RUE BOURGEOIS-POTAGE : c'est le nom d'un peintre que ma mère aime beaucoup et qui vit dans le marais.

LA PLACE DU TIGRE : « tigre », tel est le surnom que ma mère donne malicieusement à son compagnon.

LA RUE DES ANGELOTS : ma soeur et première fille de ma mère s'appelle Angèle et c'est notre angelot.

LA RUE DU PETIT ANTOINE : c'est le nom de mon petit garçon que l'on retrouve dans le plan final du film.

 

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